Un peu d’histoire


Notre histoire en quelques dates

  • 1906 : Création de la 1ère Fruitière Vinicole dans le Jura à Arbois.
  • 1909 : Création de la 1ère Cave Coopérative en Côte-d’Or à Vosne-Romanée.
  • 1923 : Création de la 1ère Cave Coopérative dans l’Yonne à Chablis.
  • 1925 : Création de la 1ère Cave Coopérative en Saône-et-Loire à Saint-Gengoux-de-Scissé sous la présidence d’Henri BOULAY.
  • 1928 : Les Caves Coopératives de Saône-et-Loire constituent une Fédération Départementale sous la présidence d’Eugène BLANC, Président de la Cave de Lugny.
  • 1932 : Henri BOULAY fonde la Confédération Nationale des Coopératives Vinicoles (CNCV transformée en CCVF par la suite) et la préside jusqu’en 1942.
  • 1958 : Les Caves Coopératives de Saône-et-Loire créent un espace de promotion à Mâcon : la Maison Mâconnaise des Vins, Coopérative de services présidée par Alphonse GROSBON.
  • 1989 : La Fédération Départementale de Saône-et-Loire s’étend aux autres Caves Coopératives de Bourgogne (Yonne et Côte-d’Or). Elle devient la Fédération des Caves Coopératives de Bourgogne : 18 Caves en Saône-et-Loire, 2 Caves en Côte d’Or, 2 puis 3 Caves dans l’Yonne.
  • 2003 : La FCCB accueille les 5 Fruitières Vinicoles (4 actuellement) du Jura et devient la Fédération des Caves Coopératives Bourgogne-Jura (FCCBJ).

Pour les passionnés d’histoire, plus d’un siècle de Coopératives Vinicoles

 

Les pionniers du mouvement coopératif poursuivent un objectif commun : la défense de la petite et moyenne propriété viticole face aux intermédiaires et à l’instabilité des marchés. Issu à l’origine d’une idéologie fortement marquée, ce mouvement tend au fil des années à s’affirmer comme un outil économique incontournable dans le paysage viticole. Il acquiert une véritable légitimité au sein de la profession, contribue à la modernisation des techniques culturales, de vinification, et participe à la défense et la promotion des vins d’appellation d’origine.

Au début du XXème siècle, la viticulture est considérée comme le parent pauvre de l’agriculture. Une grande partie des petites et moyennes exploitations viticoles, constituées de quelques ares à deux ou trois hectares produisent pour les besoins de la consommation familiale et l’approvisionnement du commerce local.

Constituées de quelques ares à moins de 3 ha, ces exploitants sont le plus souvent polyculteurs, la vigne n’étant qu’un revenu complémentaire à d’autres activités.

Le regroupement autour de la Coopérative permet l’acquisition de bâtiments et de matériels à la pointe de la technologie que le vigneron n’a pas les moyens d’acquérir seul.

Il permet de parler d’une seule voix face au négoce afin de valoriser davantage les vins et de mieux rémunérer les sociétaires, en cette première partie du XXème siècle, caractérisée par l’instabilité des cours, des récoltes et la précarité de la profession.

 

Les premiers cadres favorisant les créations coopératives 

Au crépuscule du XIXème siècle un certain nombre de cadres sont mis en place pour favoriser le développement des Caves Coopératives dans le paysage viticole français.

La Loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884 permet la création des syndicats professionnels. Les premières Caves Coopératives en disposent jusqu’à la première loi sur les statuts coopératifs datant du 5 août 1920.

La loi Méline de 1894 leur permet l’accès progressif au crédit, constituant l’un des principaux moteurs de leur développement. Un exemple : la loi de 1907 qui autorise les prêts collectifs à long terme par le Crédit Agricole.

 

La crise phylloxérique

Au début du XXème siècle, la viticulture se trouve fortement sinistrée. Les maladies de la vigne, les crises et les guerres obligent les exploitants à trouver des solutions en commun. La prolifération du phylloxera atteint les frontières de la Bourgogne à la fin des années 1870 et s’étend à l’ensemble du territoire à partir de 1875. Le traumatisme de la crise phylloxérique provoque une mutation profonde du paysage viticole français. Face à la disparition de certains vignobles, les producteurs les plus déterminés se résolvent à replanter en utilisant les porte-greffes américains, la seule arme à même de se protéger efficacement. Cette lutte a parfois constitué le point de départ des solidarités syndicales relayées à l’échelle gouvernementale par la mise en place de la loi du 15 décembre 1888 autorisant les regroupements afin de combattre le phylloxéra.

 

 

Les Fruitières du Jura 

L’idée de création des premières Fruitières dans le Jura est à la fois inhérente à ce contexte ainsi qu’à une culture mutualiste existant depuis longtemps, due notamment à la situation géographique particulièrement contraignante.

 

La création de la Fruitière d’Arbois s’inscrit dans les vagues de révoltes qui éclatent en France. Le 4 janvier 1906, les vignerons décident une grève de l’impôt. La première Fruitière Vinicole est alors constituée. Elle compte 26 adhérents et s’installe en 1912 dans une ancienne fabrique de vins mousseux, la Maison Maizier datant de 1818.

En 1909 la Fruitière de Pupillin est créée, suivie en 1922 par celle de Poligny.

Quelques décennies plus tard, en 1953, le caveau des Byards voit le jour dans le petit village du Vernois près de Lons-le-Saunier. Les vignes se situent au cœur des diverses appellations Jurassiennes.

Peu de temps après, en 1957, la Fruitière Vinicole de Voiteur est créée. Elle s’est installée dans un environnement idyllique, au pied du rocher de Château-Chalon et aux portes de la reculée de Baume-les-Messieurs.

En 2005, la Fruitière d’Arbois fusionne avec le caveau des Jacobins de Poligny.

 

Les premières Caves Coopératives en Côte-d’Or 

Les premières structures coopératives viticoles apparaissent dans le département de Côte-d’Or dans les communes possédant des crus de qualité. La création en 1909 de la Coopérative de production et de vente à Vosne-Romanée constitue la première tentative en Bourgogne. Les adhérents sont avant tout des propriétaires de crus puisque sur une production totale de 935 hectolitres, 700 se trouvent classés en Premier Cru.

D’autres Coopératives apparaissent : en 1912 la Cave de Gevrey-Chambertin ainsi que celle de Morey-Saint-Denis.

La question des débouchés et de la commercialisation n’est pas une préoccupation centrale. La production de ces vins d’appellation s’écoule aisément et à prix convenables auprès du négoce local.

La Côte-d’Or compte au début des années 1920, neuf structures coopératives regroupées dans une Fédération créée en 1924 sous la présidence de Monsieur LALIGNANT. Une dizaine d’années plus tard en 1931, elle en regroupe 18. Cependant, tout comme la Cave de Gevrey-Chambertin, beaucoup d’entre elles ne survivent pas à la crise économique des années 1930 et à la Deuxième Guerre Mondiale. Faute d’une activité soutenue, le mouvement coopératif de la Côte s’éteint à petit feu jusqu’au début des années 1950 avant de connaître un second souffle, porté cette fois par la détermination des vignerons des Hautes-Côtes.

 

Après la Libération quelques exploitants situés dans l’ « arrière côte » se battent pendant plusieurs années pour faire valoir leur droit à l’appellation Hautes-Côtes et ainsi valoriser leur production jusque-là laissée en marge des principaux crus de la région. Ils obtiennent gain de cause en 1961. En 1957, une Coopérative est créée dans la petite commune d’Orches par ces mêmes personnes autour de leurs vins rosés. Puis elle s’étend à l’ensemble des cantons de la région pour devenir la Cave des Hautes-Côtes. Elle s’installe en 1968 à Beaune, route de Pommard.

La Cave des Hautes-Côtes est la seule Cave Coopérative encore en fonctionnement en Côte-d’Or.

 

 

La Coopération dans l’Yonne

La Chablisienne 

Le vignoble Chablisien du début du siècle, fortement marqué par la présence du négoce Beaunois et des familles traditionnelles est également composé d’une multitude de petits et moyens propriétaires polyculteurs peinant à valoriser leurs vins pourtant en appellations de renom.

La Chablisienne est créée en 1923, à la date symbolique du 1er mai, sous l’impulsion de l’Abbé BALITRAND, petit propriétaire viticulteur et curé de Poinchy.

La Coopérative chablisienne connaît un succès immédiat avec l’adhésion, dès la première année, de 180 Coopérateurs représentant près de 200 hectares de vignes sur un tiers des quatre-vingt communes du vignoble.

En 1926, “La Chablisienne“ devient une marque à part entière lorsqu’elle se dote d’une affiche du célèbre publicitaire Le Monnier. Après des décennies chaotiques, les années d’après-guerre sont encore difficiles.

En 1969, un nouveau tandem Président-Directeur va propulser La Chablisienne vers la modernité et la commercialisation de vins de qualité. Dynamisme et vins prestigieux lui confèrent encore à ce jour une renommée mondiale.

 

Caves de Bailly-Lapierre 

Héritiers d’une longue tradition vigneronne, de nombreux viticulteurs se sont unis en 1972 pour créer les Caves Bailly-Lapierre. Ils ont alors, avec d’autres, porté le projet de création d’une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) “Crémant de Bourgogne”, laquelle a été officiellement reconnue en 1975.

Près d’Auxerre, dans la vallée de l’Yonne, sur la commune de Saint-Bris-le-Vineux, le berceau de Bailly-Lapierre est situé, depuis l’origine, dans une très ancienne carrière souterraine. La pierre extraite servit à l’édification de quelques-uns des plus beaux monuments du patrimoine national : le Panthéon, Notre-Dame de Paris, la cathédrale de Chartres… Les galeries s’étendent sur plus de 4 hectares. Elles offrent des conditions naturelles uniques, idéales pour élaborer des Crémants à l’effervescence subtile.

 

Cave Henry de Vézelay 

Situé au sud du département de l’Yonne, le vignoble de Vézelay a disparu en 1884 suite à la crise du phylloxera.

Il renaît dans les années 1970 à l’initiative du conseiller général de cette époque, Paul FLANDIN, par la plantation une vigne témoin de deux hectares sur la commune d’Asquins.

L’activité viticole reprend son cours et, en 1989, des vignerons fondent la Cave Coopérative Henry de Vézelay.

Moteur du vignoble Vézelien, elle représente actuellement un tiers de la production et regroupe 9 adhérents pour une superficie de 34 hectares.

Le Chardonnay produit du Bourgogne Vézelay, appellation créée en 1997 pour couronner le travail et les efforts des vignerons.

 

 

Les Caves Coopératives en Saône-et-Loire 

Le vignoble Mâconnais constitue sans aucun doute le noyau dur du développement coopératif Bourguignon.

En 1925, la première Cave du département de Saône-et-Loire est constituée à Saint-Gengoux-de-Scissé sous l’impulsion d’Henri BOULAY et accueille ses premières vendanges en 1926.

Cet exemple de regroupement de moyens et d’énergie a été suivi dans tout le département et plus particulièrement dans le Mâconnais.

En 1927, trois nouvelles structures sont construites : les Caves d’Azé, Igé et Lugny. Elles sont rapidement suivies, en 1928, par les communes de Chaintré, Chardonnay, Prissé, Varennes-les-Mâcon, Viré et Bissey-sous-Cruchaud, première Cave de la Côte Chalonnaise.

En 1929, sont créées les Caves de Charnay-les-Mâcon, Mancey, Sennecé-les-Mâcon, Vinzelles-Loché et Saint-Gengoux-le-National, suivies l’année suivante par la Cave de Mâcon. Cette dernière disparaît en 1976, progressivement rattrapée par l’urbanisation croissante de la ville et de sa périphérie.

Au milieu des années 1930 sont créées les Caves de Verzé, puis Cruzille et Préty d’une existence éphémère.

La Cave de Genouilly est fondée en 1931 ainsi que celle de Buxy, dernière Cave Coopérative de vinification créée en Côte Chalonnaise.

Enfin, la Cave de Sologny est née en 1951.

 

 

En 1958, les Caves Coopératives de Saône-et-Loire vont encore plus loin dans la mise en commun de moyens pour faire connaître et apprécier leurs vins : elles créent un magnifique espace de promotion et de vente à Mâcon : la Maison Mâconnaise des Vins.

Toujours en pleine activité à ce jour, idéalement située dans la ville préfecture, à mi-chemin de la capitale et des destinations de villégiature des Parisiens, elle est la halte idéale, bien connue de tous les amateurs de vins, pour se restaurer, déguster avec modération et faire quelques emplettes parmi la palette d’appellations à la vente.

A la suite de nécessaires restructurations pour conserver leur compétitivité, les Caves Coopératives ont su depuis une vingtaine d’années anticiper et se préparer à l’évolution de la viticulture et des marchés.

En 1966, la Cave de Lugny fusionne avec celle de Saint-Gengoux-de-Scissé et obtient ainsi la qualité de Groupement de Producteur, puis avec la Cave de Chardonnay en 1994.

En 1977, Buxy fusionne avec sa voisine de Saint-Gengoux-le-National.

En 1995, la Cave de Viré accueille celle de Sennecé-les-Mâcon.

En 1998, les Caves de Prissé, Sologny et Verzé unissent leurs destins pour former aujourd’hui l’entité « Vignerons des Terres Secrètes ».

 

La Coopération Vinicole Saône-et-Loirienne a toujours été et reste force de propositions, dynamique, innovante et garante de qualité.

Aujourd’hui 13 Caves Coopératives poursuivent leurs activités dans ce département.

D’autres formes de coopération interdépartementale voient le jour, par l’intermédiaire d’Unions de Coopératives, comme Vignerons Associés des Monts de Bourgogne (La Cave des Hautes Côtes et Vignerons des Terres Secrètes) et La Compagnie de Burgondie (Bailly-Lapierre et Buxy).

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Aujourd’hui encore, le système coopératif vitivinicole se trouve face à un grand nombre d’enjeux. Il met tout en œuvre pour rester attractif auprès de ses associés coopérateurs et des jeunes ou moins jeunes désirant exercer notre beau métier de vignerons dans une organisation coopérative.